Les bagarres au hockey, un débat violent

Alex Villemaire
Dans plusieurs ligues semi-pro, comme la LNAH, la LHSQ et la LHSEQ, les bagarres sont une partie intégrante du spectacle dans le but d’attirer des partisans.

Alex Villemaire

En mars dernier, la LHJMQ a interdit les bagarres dans son circuit à la suite de la demande de la ministre du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest. Les experts approuvent cette décision, toutefois, les joueurs expliquent que les batailles sont essentielles pour leur sécurité.

Selon l’ancien joueur semi-professionnel pour les Blagnacs de Toulouse, Michaël Prégent, les batailles sont primordiales pour la sécurité des joueurs étoiles. « La loi de la jungle t’amène une meilleure sécurité que les punitions […]. S’il blesse Sidney Crosby ou Connor McDavid, il va avoir quoi comme conséquence, un match de suspension? »

Selon M. Prégent, c’est une façon de garder le contrôle du match. « Il n’y a rien de mieux, quand il y a de la grosse tension, on règle nos trucs et c’est fini. » Plusieurs autres joueurs partagent d’ailleurs ce point de vue, comme Nick Suzuki. Lors d’une entrevue avec le Journal de Montréal, le joueur des Canadiens de Montréal a expliqué que les bagarres permettent de prendre soin de tous les joueurs.

Stéphane Auger, ancien arbitre dans la LNH et analyste à TVA sport, nous explique que selon lui, les bagarres ne devraient pas servir à défendre ses coéquipiers après une mise en échec. « Tu joues dans un sport physique où les mises en échec sont permises », affirme-t-il. Donc si la mise en échec est légale, les joueurs ne devraient pas avoir recours à la bagarre, selon M. Auger.

Les deux sont d’accord sur un point: il faut punir davantage l’instigateur de la bagarre. « Il faut l’appliquer [la règle] plus rigoureusement », explique l’ancien officiel de la LNH. Du côté des joueurs, on pense « qu’il faut retravailler [la punition de] l’instigateur dans certaines ligues », avoue M. Prégent. Il explique être réticent à l’idée d’une expulsion, car elle pourrait causer une « escalade des tensions ».

Toutefois, il sera dur d’interdire la bagarre au niveau professionnel. « Ce sont des adultes consentants qui se battent », affirme M. Auger. Selon lui les bagarres vont disparaitre toutes seules, car on ne voit pratiquement plus de joueurs dont le rôle est uniquement de se battre. Michaël Prégent est du même avis. « On ne verra plus vraiment de joueurs comme ça, mais il va toujours y avoir des joueurs papier sablé, qui jouent du coude », mentionne-t-il.

Les bagarres sont maintenant bannies dans toutes les ligues juniors nord-américaines de haut niveau, soit la LHJMQ, la NCAA et la LHMAAA.