Les embûches du rêve américain

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Sandrine Bernier

Depuis son arrivée dans la ligue collégiale américaine de football, la carrière de rêve de Xavier Gaillardetz a connu plusieurs rebondissements inattendus.  

Dès son arrivée en 2020 à Woodberry Forest School, la pandémie frappe fort sur la Virginie. Le jeune receveur débute sa 11ème année scolaire – junior year – et sa première saison de football dans les restrictions sanitaires.  Cette vague de nouveauté et d’isolement a l’effet d’une bombe sur le moral de Xavier. « On avait tout. On avait des lacs pour aller pêcher, on pouvait aller jouer au golf, au tennis, au basket, faire tout ce qu’on voulait. Mais ce n’est pas comme faire un câlin à ta mère », dit-il. 

En plus de ressentir le mal du pays, le jeune homme n’a aucune chance de pratiquer le sport pour lequel il s’est expatrié puisque l’état de la Virginie prend la décision de suspendre la saison. Cette annulation est de mauvais augure puisque sans visibilité, les joueurs n’ont aucune chance de se faire approcher par les recruteurs universitaires. 

Avec l’aide de ses parents, le Trifluvien prend la décision risquée de transférer de collège pour sa dernière année – senior year – afin d’accroître ses chances de recrutement. Il s’établit à Chattanooga et fréquentera la McCallie School. Le Québécois ne sera pas déçu de son choix, car il est classé deuxième au Tennessee en verges par la passe avec 19 touchée et au-dessus de 1 400 verges pour la saison régulière en plus de remporter le State Championship. 

Après avoir reçu sept offres universitaires, Xavier s’engage auprès de la East Tennessee State University. Le jeune homme fait face à un nouveau problème : il voit son temps de jeu réduit. « Au secondaire, j’ai toujours été un joueur important dans une équipe. Maintenant, j’arrive ici et je ne suis qu’un parmi tant d’autres. C’est ça la réalité d’être un joueur de division 1. » Malgré tout, il continue de persévérer pour se tailler une place au sein de l’équipe.