25% moins de fraises dans les paniers cet été 

Alice Méthot
Dans les épiceries, on ne craint pas nécessairement une diminution des ventes de fraises du Québec.
Dans les épiceries, on ne craint pas nécessairement une diminution des ventes de fraises du Québec.

L’Association des producteurs de fraises et de framboises du Québec a annoncé, au début du mois de mars, l’arrivée d’un panier de fraises plus petit sur les tablettes de nombreuses épiceries. Ce changement, venant d’une entente avec les commerçants et les plus gros producteurs, crée de la déception dans certaines fermes. 

Proposer des paniers de 750 ml est un moyen pour les supermarchés de continuer d’offrir des fraises du Québec sans trop en augmenter les prix. Le propriétaire franchisé du Métro Jonquière, Maxime Deschênes, affirme que cela va lui permettre de les vendre moins cher que les épiceries qui conservent le un litre. Du côté du IGA extra St-Hubert, c’est sensiblement la même chose explique le gérant des fruits et légumes, Rémi Girard. « J’imagine qu’on va avoir les prix les plus bas possible. » 

Les prix resteront fort probablement les mêmes dans les supermarchés, mais chez les producteurs c’est le contraire. Le coût de production est proportionnellement plus élevé pour un contenant de 750 ml qu’un de 1 L.  « Chaque producteur, pour sortir [des champs] la même quantité [de fraises], va acheter 20% de plus de paniers vides […], donc la dépense est plus grosse », souligne l’une des actionnaires de la Fruitière Mario Nadeau, Julie Nadeau.  

D’un point de vue écologique l’utilisation d’un plus petit panier est décriée par plusieurs, dont le propriétaire de la ferme La Rosée du Matin, Denis Beaudoin. « On retire les anses de plastique [des paniers], mais pas longtemps après on prend plus de cartons pour les fabriquer. » Mme Nadeau admet trouver cette situation aberrante. « On fait plein d’efforts dans un sens et après on nous arrive avec ça. C’est ordinaire. » 

Cette diminution de format n’est pas nouvelle pour les clients, explique le propriétaire du Métro, toutes les compagnies le font. Le gérant des fruits et légumes du IGA a l’impression que les consommateurs achèteront plus de paniers à l’avenir. 

Certains producteurs, comme Simon Gosselin de la ferme Louis Gosselin n’y voit pas de problématique. « Le consommateur […] s’il en achète un plus petit, il va le finir plus vite et il va revenir plus vite. » Le but est aussi de toucher une plus grande clientèle. Le nombre de personnes seules et de couples sans enfant étant grandissant, un panier plus petit est nécessaire, estiment les fervents de ce nouveau contenant.   

Il sera toujours possible de se procurer de plus grosses quantités de fraises directement à la ferme et dans les marchés publics.