Justifier son amour devant l’immigration

Liliana Gaïo

Liliana Gaïo

Les mariages frauduleux obligent le gouvernement du Canada à raffermir l’accès au parrainage depuis le début des années 2000, obligeant des couples à prouver l’authenticité de leur relation.  

Alexandra Grassi, de son nom de naissance, Maria Alejandra Seculdeda Grassi, est originaire du Chili. À 22 ans, elle décide d’immigrer en France. C’est là-bas qu’elle rencontre son futur mari, Jonathan Ollat, un Franco-Canadien. Ils officialisent leur relation par le mariage en 2004. C’est à Paris que naît leur première fille, et quelques mois plus tard, ils décident de déménager au Québec pour rejoindre la belle-famille de Mme Grassi.  

Après avoir passé la douane comme touriste, une demande de parrainage permet à la Chilienne d’obtenir sa résidence permanente en 2006. Seulement, pour obtenir ces précieux papiers, il leur était nécessaire de « monter un dossier énorme », déclare Mme Grassi. « Ils voulaient s’assurer que ça soit un vrai mariage. » Le couple a dû fournir de multiples documents : acte de mariage, acte de naissance, photos qui datent du début de leur relation en 2001, ainsi que des témoignages de proches. « Les parents de mon chum ont fait une lettre », ajoute-t-elle.  

Lorsqu’un étranger se marie avec une personne possédant la nationalité canadienne et ment sur la sincérité de son amour à celle-ci afin d’obtenir son statut de résident permanent au Canada, c’est ce qu’on appelle un mariage frauduleux. Dans l’objectif de réduire le nombre de cas, un examen approfondi est mené par les enquêteurs. Ainsi les demandeurs de parrainages doivent fournir un dossier complet pour prouver leur relation aux yeux de l’immigration.  

Malgré tout, le ressenti d’Alexandra Grassi sur ce processus reste assez pragmatique. « Je ne peux pas dire que ça a été compliqué […] mais ça a été très long. » En définitive, le couple est très heureux de sa décision et vit depuis 16 ans à Québec, sans regret. « Si j’ai pu partir de chez moi, je peux partir n’importe où », conclut-elle.