Une signature qui sauve des vies

Bertrand Exertier

Anabel Tremblay

Annie Desgagnés est bien placée pour parler du don d’organes. Elle en témoigne avec ses 20 ans d’expérience, suite à un don tombé du ciel.

Il y a de cela un peu plus d’un mois, après le décès d’un jeune homme de 25 ans suite à un accident, Mme Desgagnés a pu regoûter à la vie, en obtenant son rein. «J’ai une énorme pensée pour lui et sa famille. À tous les jours je lui dis merci et je lui ai promis que j’allais être à la hauteur de son don et de ce geste inestimable.»

La sensibilisation à la signature de sa carte est énormément importante pour Annie. «D’en parler ça ne fait pas mourir. Au contraire, le don d’organe c’est redonner la vie. C’est donner un sens à ce qui n’a pas de sens.»

La vie d’Annie a été complètement chamboulée il y a 20 ans, lorsque l’insuffisance rénale est entrée dans sa vie. Âgée de seulement 17 ans, la jeune femme est embarquée dans le cycle du don d’organes. L’année dernière, celui-ci s’est éteint, plaçant Annie dans un long processus d’attente.

Pendant les mois qui suivirent, elle n’avait qu’un issue : la dialyse. La dialyse est un traitement qui oblige les personnes avec ce problème de santé d’aller 3 fois par semaine, pendant 3 heures à l’hôpital. «Ta vie tourne autour de la dialyse», exprime Annie dans son entrevue. Mme Desgagnés exprime qu’elle était en dénutrition, car tout ce qu’elle mangeait goûtait les déchets.  Toutes ces choses affectent le mental d’une personne, malgré tout le soutien qu’elle peut avoir. “Au final, quand il y a un problème de santé qui t’arrive, même si t’es bien entourée, le soir quand tu te couches tu es toute seule. C’est toi que ça affecte et si ça ne marche pas, c’est toi qui pars.”

Depuis sa dernière opération, Annie a retrouvé sa vie. “C’est drôle à dire, mais je me suis mise à pleurer de joie, toute seule dans la salle de bain de l’hôpital, à connaître une fois de plus, à retrouver la sensation d’aller faire pipi.” Mme Desgagnés parle du fait que depuis la dernière année, quelque chose d’aussi anodin comme d’aller uriner était une action qu’elle ne faisait pratiquement plus. Elle énonce aussi que dès le lendemain matin de son opération, ses couleurs étaient revenues, et sa santé se faisait ressentir.