La chute du français effraie les enseignants du Québec

Xavier Roy

Xavier Roy

Une baisse du niveau de français a été recensée dans les écoles du Québec. Des enseignants en français ne voient pas d’un bon œil ce déclin, souhaitant préserver cette langue qui nous rend uniques.

L’enseignante en français au secondaire, Christiane Audet, s’inquiète de cette baisse. Elle trouve que notre langue est « belle et riche, même si elle est compliquée. C’est ce qui fait sa beauté ». C’est un héritage de génération en génération, ce qui fait notre particularité, affirme Mme Audet. Le français écrit a d’ailleurs son importance dans tous les métiers. Il est donc important de bien savoir s’en servir, ajoute l’enseignante de l’école Montignac.

Toujours selon Mme Audet, le divertissement en anglais, le relâchement dans les écoles depuis la pandémie et la difficulté de la langue sont certaines raisons qui expliquent cette baisse. Elle affirme que « le rehaussement du français doit passer par une meilleure sélection des enseignants de français et l’apprentissage de la littérature dans les écoles primaires et secondaires pour voir et vivre notre langue française ».

De son côté, le professeur de français au Cégep de Jonquière, Guillaume St-Pierre, rappelle que nous sommes les seuls francophones entourés d’anglophones. « Il faut défendre, aimer, promouvoir notre langue », affirme l’enseignant. Il souligne le manque de rigueur chez beaucoup de personnes. Il croit que l’on devrait soigner son français dans toutes les sphères de la vie, même lorsque ça ne semble pas nécessaire.

D’ailleurs, l’annulation des examens à cause de la pandémie et le nivellement vers le bas de l’école n’envoient pas un bon message aux étudiants, souligne M. St-Pierre. L’écriture manuscrite devrait rester primordiale dans les écoles, ce qui permettrait selon lui de porter une plus grande attention à notre langue. Si le français continue de perdre de ses plumes, « les conséquences pourraient être énormes et désastreuses à tous les niveaux ». Il met en valeur le côté historique du français, qui n’a que très peu changé dans les derniers siècles. Il serait, selon lui, regrettable de perdre ce bagage au profit de l’anglais qui nous entoure.

Le déclin du français amène une dimension politique. Selon le site du Gouvernement du Québec, le ministre de la Langue française, M. Jean-François Roberge, a mis en place un groupe d’action pour l’avenir de la langue française. Depuis janvier 2023, la CAQ souhaite freiner la baisse du français.