L’échéance des primes gouvernementales pourrait entrainer une pénurie de main-d’œuvre dans les hôpitaux

Alyson Lord
Une infirmière déchire une convention collective n'ayant pas de renouvellement de primes gouvernementales.

Alyson Lord

Le gouvernement Legault veut mettre à échéance certaines primes allant au personnel infirmier en juin. Cette diminution de salaire pourrait engendrer un manque de main-d’œuvre, puisque certains travailleurs pensent quitter le métier. 

Le gouvernement mettra fin aux primes données au personnel de la santé qui sont en vigueur depuis le début du Covid-19. Ces primes étaient données pour ne pas perdre trop de personnel de la santé qui aurait été porté à quitter les lieux de travail à la suite des conditions plus ou moins convenables. Depuis l’arrivée du coronavirus, plus de 10 000 infirmiers ont abandonné leur poste de travail, selon un rapport de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.   

L’échéance des primes pourrait engendrer un manque de main-d’œuvre puisqu’il y a bien d’autres endroits promettant un meilleur salaire et de meilleures conditions. « Ce n’est pas très tentant de rester dans les hôpitaux quand on sait qu’on peut aller travailler dans une meilleure agence avec un meilleur salaire et surtout de meilleures conditions de travail », a mentionné une infirmière de l’hôpital de cardiologie et de pneumologie de Québec, Julie Auger. 

De plus, le personnel infirmier ne veut plus endurer les conditions de travail qui, depuis la Covid-19, ne cessent d’empirer. Ces conditions pourraient pousser les employés à abandonner leur métier. « Je crois que ça peut être un facteur supplémentaire à quitter le milieu », ajoute Mme Auger. 

D’une autre part, les étudiants en soins de santé ne se laissent pas influencer par le changement de salaire. « Tant que je sais que c’est ce que je veux faire, l’argent ne changera pas mon choix de métier », a mentionné l’étudiante en soins infirmiers Raphaëlle St-Onge. Elle a également dit que les étudiants n’y allaient pas pour l’argent, mais bien pour ce qu’ils devaient accomplir. « Je ne verrais pas pourquoi les gens partiraient du milieu de travail si c’est ce qu’ils veulent faire. Dans la vie, il ne faut pas seulement prioriser l’argent. » 

L’échéance des primes pourrait encore être repoussée. Elle était prévue pour mars 2023 et a été éloignée jusqu’en juin de la même année pour permettre les négociations avec le comité de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) pour la prochaine convention collective.