L’itinérance en région rurale : une nouvelle réalité

Courtoisie

Audrey-Ann Durand 

L’augmentation de l’itinérance dans les régions rurales requiert une grande capacité d’adaptation pour les différents organismes en place. Intervenant social au Lac-Saint-Jean Est, Élie Fortin-Otis est bien conscient de cette nouvelle réalité.

En octobre 2022, on dénombrait 231 personnes en situation d’itinérance visible au Saguenay-Lac-Saint-Jean. À la suite de sa participation à une table de concertation avec la Table de lutte à la pauvreté Lac-Saint-Jean Est, Élie Fortin-Otis retient que « ce qui a été répertorié, c’est qu’il y a beaucoup d’organismes qui vivent cette réalité-là nouvellement, donc qui n’avaient pas de clientèle qui étaient en situation d’itinérance ».

Au Lac-Saint-Jean Est, on assiste maintenant à de plus en plus d’errance en dehors des heures d’ouverture des organismes communautaires, et à la construction de campements de fortune sur les terrains des organismes.

Il y a quelques années, les personnes en situation d’itinérance dans les régions rurales étaient beaucoup moins nombreuses et moins visibles. « Là avec l’augmentation, on a vraiment plus de gens qui vivent dans la rue. Plus il y a de gens dans la rue, plus les gens se pilent sur les pieds, plus il y a de l’agressivité et de la fatigue », explique Élie Fortin-Otis.

Cette agressivité se fait aussi sentir par les intervenants au moment de dispenser des services, alors qu’ils se voient de plus en plus souvent obligés de désamorcer des conflits entre les usagers. Les organismes doivent donc s’adapter afin de répondre aux besoins de cette nouvelle clientèle, ce qui est une tâche complexe à plusieurs égards.

Certaines solutions ont déjà été mises en place, telles que l’ouverture imminente de nouveaux points de services à Roberval et Alma par la Maison d’accueil pour sans-abri de Chicoutimi. Dans l’immédiat, le besoin de développer des points de services, des haltes chaleur et des refuges dans les régions rurales est assez criant, mais la solution ultime reste, selon Élie Fortin-Otis, la construction de logement sociaux.